
FESTICAB 2019: BLACK MAMBA
Black Mamba de Amel Guellaty
Entre Passion et code social, un choix ambigu
Black Mamba est un court métrage de 20min, réalisé par la Tunisienne Amel Guellaty et
qui met en évidence les réalités de la jeune Sarra. Cette dernière passionnée de la boxe
voit sa passion se heurter contre la société, à l’instar de sa mère qui lui propose un
avenir bien tracé malgré la volonté de la star de la boxe.
A travers de gros plans subjectifs, la réalisatrice met en valeur les traits illustrant les
souffrances, les ambiguïtés que la jeune Sarra ressent dans les choix qu’elle ne peut résoudre
à elle seule. Ses mêmes gros plans sont enchainés et suivis d’un plan séquence révoltant la
jeune boxeuse, puis un panoramique lui donnant une sorte de liberté, bien qu’éphémère. Sarra
demeure dans le dilemme.
Ces quelques minutes du film sont intenses et pleines de suspens. Elles en disent beaucoup
quant au quotidien de la jeune fille africaine en général dont le sort ne dépend pas de sa
volonté. Amel Guellaty, à travers son personnage, a su confronter la passion et les normes
sociales, en y associant beaucoup de challenges pour souligner l’;ampleur de la thématique.
Avec la détermination de la battante sur le ring, le combat de Sarra joue un double rôle :
foncer dans ce qu'elle sait faire le mieux, et fuir le destin tracé par sa mère. Le son et la qualité
de l'image concordent avec l’émotion que vit la boxeuse.
Malgré sa passion pour la boxe, Sarra tient beaucoup à sa mère. Va-t-elle finalement céder
aux exigences sociales pour plaire à sa mère? Foncera-t-elle dans son ambition pour faire
définitivement ce qu’elle sait mieux faire que toute chose? La concordance du choix de la
réalisatrice de faire revenir à la fin du film le fameux courrier qui avait débuté le film
déterminera la destinée de la jeune Sarra.
Black Mamba, sorti en 2017, a obtenu certain prix notamment celui du meilleur film de
fiction aux rencontres internationales du film de Madagascar et le prix du film public aux
films de femmes méditerranée en 2018.
Pacifique Bukuru
Cet article a été écrit dans le cadre de l’atelier sur la critique cinématographique,
Festicab, juin 2019